Le chant des Oyseaulx (2022)

AVANT-PROPOS

Il s’agit ici d’un travail de réécriture du Chant des Oyseaulx, l’œuvre de Clément Janequin. Cette nouvelle pièce respecte très fidèlement la structure en 4 parties et les matériaux mélodico-rythmiques du compositeur du XVI^e siècle. Finalement, seul l’instrumentation et les développements musicaux diffèrent. Dans cette nouvelle version, le texte disparait et le quatuor vocal est remplacé par un trio instrumental (flûte, clarinette, percussions). La démarche artistique est cependant radicalement opposée. Dans l’œuvre vocale, la polyphonie musicale traditionnelle se transforme au profit d’une polyphonie qui vise l’imitation d’oiseaux, soutenue par des techniques vocales bien spécifiques. À l’inverse, dans le trio instrumental, c’est la sonorité assez fidèle des chants d’oiseaux qui est la matière initiale est qui s’emploie à intégrer la polyphonie traditionnelle. D’ailleurs, le percussionniste utilise exclusivement des appeaux d’oiseaux, en particulier ceux des oiseaux imités dans la version de Janequin : le sansonnet, le rossignol et le coucou. En résumé, chez Janequin, la musique imite les oiseaux, ici c’est les oiseaux qui tendent à imiter la musique. Pour étendre l’impression de « bestiaire musicalisé », dans ce trio, des oiseaux exotiques et imaginaires ont été ajoutés via des modes de jeu particuliers et des sonorités autres que l’imitation stricte de l’animal et l’organologie habituelle détournée et réduite de la clarinette et de la flûte.

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            Je dédicace cette pièce à « MaMaMa », à Mayou, Mathieu et Maxime, musiciens de l’Instant Donné qui, par à leur expertise, leur talent et leur savoir-faire, m’ont aidé à élaborer le matériau musical de cette pièce et de reconstruire ce bestiaire afin de proposer une nouvelle lecture de ce chef-d’œuvre de la Renaissance.