Ad limina luminis (2020)

REMERCIEMENTS

Un grand merci aux généreuses donatrices et aux généreux donateurs qui ont permis la production de cet enregistrement :

Odile Mazeau

Joel Clerget

Henry Fourès

Hélène Fonvielle

Ghislaine D'Albignac

Christine Brûlé

Jean-Pierre Vuidepot

Claude Meunier

Victor Laugier

Michel Delatour

Sarah Van der Vlist

Evelyne Pommier

Thierry Bellenoue

Janine Perrodin

Brigitte Broussou

 

 

AVANT-PROPOS

 

Ad limina luminis, locution latine fictive de mon invention, pourrait être simplement traduite par « jusqu’aux limites de la lumière ». En ce sens, la vélocité, l’agilité et la synchronisation que requière l’interprétation de cette partition pourrait en soi suffire à expliciter le choix de ce titre. Pousser les limites de l’instrument et expérimenter la virtuosité collective du duo sont les dimensions affirmées à la prime genèse du projet. Cependant, le terme limina signifie également « seuil ». Cette acception à une importance toute particulière pour moi, car elle implique de facto d’y adjoindre les notions de trajectoire, de direction et de mouvement, caractéristiques inhérentes de mon processus créatif. En effet, la possibilité d’un seuil peut être un point de passage entre deux matières mobiles glissantes l’une vers l’autre.
Enchevêtré dans un canevas ténu et hétérogène, intriqué et condensé à l’extrême, tout le matériau musical est présent dès les premières mesures ; l’épitomé en somme, du substrat général de la pièce. Dès lors, tout l’enjeu et le déploiement de la pièce consistent à dévoiler, éclairer et digresser à partir de cette matière initiale. Calqué sur le modèle de la lumière qui, par le biais d’un prisme, révèle distinctement les couleurs du spectre, le geste compositionnel peut s’apparenter à une sorte de diffraction de cette substance sonore primale. Pour soutenir l’idée de mouvement, j’ai imaginé l’ouvrage comme un flux quasiment ininterrompu, dispersés et accidentés par des jeux contrapuntiques, de dynamiques, des variations de timbres et de vitesse. Ce mouvement initial se sépare et se réorganise progressivement en plusieurs modes de jeux distincts, à l’image des couleurs diffractées du spectre lumineux. Ces matières dissemblables, après leur affermissement, disparaissent enfin une fois leur seuil franchi et leur limite atteinte.

***

Je dédicace cet ouvrage au duo Zyia, à leurs interprètes de premier ordre, Apolline Kirklar et Lucie Arnal, dont la complicité, la curiosité et la force de travail sauront illuminer cette partition, et feront briller tout leur talent pour faire tomber toutes ces limites !